CRIME PASSIONNEL A YEUMBEUL ASECNA: Les confessions glaçantes des présumés assassins de Pathé Ndao
C’est à croire que les policiers du commissariat de Yeumbeul avaient en face d’eux de jeunes présumés assassins primaires, qui avouent avoir froidement abattu à coups de couteau leur rival Pathé Ndao, 18 ans. Ceci sans pour autant éprouver le moindre remords. Si Abdoul Aziz B, alias Gueum-Gueum, 17 ans, hurle à tout rompre avoir émis l’idée de l’expédition punitive au couteau contre Ndao, son ami Fallou Nd, dit Fallou Baye Fall, 18 ans, a presque bombé le torse d’avoir achevé le nouveau prince charmant de son ex petite-amie.
Les aveux circonstanciés des deux amis, disant avoir comploté puis exécuté leur rival Pathé Ndao, dimanche 11 février dernier, vers 20h, à Yeumbeul Asecna (voir Les Echos du mardi 13 février 2018), ont donné des sueurs froides aux flics enquêteurs. «Ce n’est pas mon ami Abdoul Aziz qui a poignardé à mort mon rival Pathé. C’est moi. Car il a manigancé et monté mon ex petite-amie contre moi». C’est en substance la déposition du surnommé Fallou Baye Fall. Qui explique leur raid meurtrier contre son rival et soutient que le premier round de leur altercation avec Pathé remonte à la veille.
Il tourne en dérision l’ami de son rival : «Abdoul Aziz xana défaite bi moola metti»
Abdoul confirme les allégations de son ami Fallou Baye Fall et soutient s’être rendu avec celui-ci, samedi 10 février (veille du meurtre), aux alentours de la maison du défunt où la fille Yacine D, 15 ans, était en pleine discussion avec Pathé et ses amis, à la devanture de la concession. Après concertation, Fallou Baye Fall se propose d’aller attendre en bordure de la chaussée son compagnon Aziz, qui se charge d’appeler l’ex petite-amie de son pote. Cette dernière fait la sourde oreille à ses appels incessants. Aziz insiste, s’approche de la gamine et tente de la tirer par la main. Sans succès. Leur rival Pathé affiche un air moqueur et lui lance ceci : «Abdoul Aziz xana défaite bi mola metti ?» (tu souffres de votre défaite ?). La collégienne Yacine confirme le défunt et dit avoir largué son petit-ami Fallou Baye Fall, en raison des révisions à faire en perspective de ses compositions.
«Bayil boy bi ngay sol, yaw sooma moytuwul dinaala jamate», rétorque Aziz. «Man paaka duma dugg», Pathé dixit
Aziz sort de gros mots et lui rétorque : ««bayil boy bi ngay sol» (arrête de monter la fille contre nous). «Yaw sooma moytuwul dinaala jamate» (fais gaffe sinon je vais te larder). Mais, face aux menaces d’Aziz, Pathé continue ses moqueries et affirme être invulnérable au couteau : «Man paaka duma dugg». Des invectives éclatent et fusent des deux camps rivaux, devant des jeunes du quartier qui s’interposent et évitent la bagarre entre les deux protagonistes. Fou de rage, Aziz rumine sa soif de vengeance, jure de laver l’affront subi et décide de passer à l’action, le dimanche 11 février. Il dissimule alors deux couteaux, dont l’un de grande dimension, autour de la taille, et informe son ami Fallou Baye Fall : «boy kaay gunge ma, dama am benn règlement de compte ak Pathé» (viens m’accompagner, j’ai un compte à solder avec Pathé).
Les témoins retracent le film du crime et enfoncent les présumés assassins de Pathé
Ainsi, ce dimanche-là, ils reviennent à la charge et défient Pathé de les suivre sur une rue sablonneuse, vers le groupe scolaire «Gaïndé», s’il est courageux. Ce dernier, pour laver l’affront, se débarrasse alors de ses habits et les suit. «Quand je les ai vus emprunter la rue, j’ai aussitôt compris qu’ils allaient se battre. J’ai tenté de faire changer d’avis Pathé, qui m’a dit de retourner et de les laisser seuls. Néanmoins, je les ai suivis à distance jusqu’à la devanture du lycée. Ils ont commencé soudain à échanger des coups de poing. Dans la mêlée, Fallou a brandi un couteau et poignardé à plusieurs reprises Pathé. Aziz a pris une pierre pour prêter main-forte son ami. Je me suis jeté sur lui pour l’en empêcher. Mais, il a sorti un couteau et menacé de me poignarder. J’ai vu Pathé courir comme un dératé vers la direction de leur maison. Il était tout ensanglanté», ont confié les témoins de l’assassinat de Pathé Ndao à nos informateurs.
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